Veilleur de corps (et d’âmes)
Pillow man – L’homme de nos rêves, Stéphane Grodet et Théo Calméjane. Éditions Glénat – 224 pages, 26 euros
Voici un pitch intéressant quoiqu’un peu saugrenu : un homme au chômage trouve un nouveau travail en devenant… homme oreiller !
De nos jours où les services à la personne sont un des grands réservoirs d’emploi et où les demandes de gens plus ou moins fortunés sont parfois extravagantes, pourquoi ne pas envisager cette nouvelle fonction, nouvelle prestation d’une conciergerie à la page. D’autant qu’elle dit beaucoup de notre société et de nous-mêmes. Une société dans laquelle le chômage est une tache qu’il faut enlever au plus vite pour quelque place que ce soit, dans laquelle il y a toujours un marché économique à conquérir.
Cette situation rend le personnage principal attachant, un François Pignon en puissance mais qui découvre que les défauts qu’on peut lui prêter sont en fait des atouts dans ce métier. Et qui en fréquentant d’autres milieux, s’ouvre et révèle la meilleure part de lui-même.
Les planches de cette BD ont souvent peu de texte, comme si le dessin parlait de lui-même et que les silences des cases scandaient l’histoire et notre réflexion pour répondre à la question : quel est le prix de chaque individu ?