Un Tour pour les géants

De Lille à Paris, le Tour de France 2025 prend le temps de visiter les reliefs de Normandie et de Bretagne, avant de proposer des Pyrénées salées, des Alpes intenses et même le mythique Mont Ventoux pour départager les favoris. La lutte pour le maillot jaune s’annonce épique et indécise.

Une semaine de faux plat

Hauts-de-France, Normandie, Bretagne : sans l’étudier de trop près, le programme de la première semaine du Tour 2025 ressemble à une balade tranquille en plaine. Mais dans les faits, il regorge de bosses très difficiles, qui ne laissent la place qu’à deux sprints massifs, sans oublier un chrono déjà très important à Caen.

Samedi 5 juillet

1re étape
Lille – Lille (185 km)

Comme en 2020, quand Alexander Kristoff l’avait emporté à Nice, c’est un sprinteur qui devrait avoir l’honneur de devenir le premier maillot jaune de cette édition 2025. La boucle tracée autour de Lille est en effet essentiellement plate, à l’exception de deux belles petites bosses, à Cassel et au Mont noir, qui détermineront le premier maillot à pois. L’emballage final, au pied de la citadelle, s’annonce royal.

Dimanche 6 juillet

2e étape
Lauwin-Planque – Boulogne-sur-Mer (212 km)

Le peloton reste dans le Nord, mais le maillot jaune va changer d’épaules : le final de cette deuxième étape propose trois courtes mais difficiles côtes en à peine dix bornes à l’approche de Boulogne-sur-Mer, d’abord à Saint-Étienne-au-Mont (avec des pentes jusqu’à 15%), puis à Outreau (12% au maximum) et enfin dans le dernier kilomètre. De quoi épuiser les sprinteurs et sacrer, cette fois, un pur puncheur.

Lundi 7 juillet

3e étape
Valenciennes – Dunkerque (178 km)

Troisième jour dans le nord de la France, et nouvelle journée très plate, forcément. À Dunkerque, rien ne semble pouvoir empêcher un sprint massif, pour une revanche de Lille, sauf si… le vent s’en mêle. Ce qui est possible, car les trente derniers kilomètres, en se rapprochant de la mer, exposeront le peloton aux éléments. Gare à la nervosité et aux chutes sur un final pareil…

Mardi 8 juillet

4e étape
Amiens – Rouen (173 km)

Le Tour se dirige lentement mais sûrement vers l’ouest, à commencer par la Normandie. Les trente derniers kilomètres de la route de Rouen s’aventurent dans les boucles de la Seine pour quatre bosses bien senties qui vont à nouveau faire briller les puncheurs. La plus difficile, la rampe de Saint-Hilaire (900 mètres à 10,6%) est aussi la plus proche de l’arrivée : en haut, il ne restera que cinq bornes pour arriver jusqu’à Rouen en vainqueur. De quoi donner des idées, aussi, aux favoris du classement général, à la veille d’un premier rendez-vous capital.

Mercredi 9 juillet

5e étape
Caen – Caen (33 km, contre-la-montre individuel)

Abonné à la plaine depuis le départ de Lille, même s’il a aussi fait briller les puncheurs, le Tour 2025 continue dans cette veine tout en mettant les favoris un peu plus à l’épreuve sur cette cinquième étape : la boucle tracée autour de Caen est un contre-la-montre individuel propice à faire les premiers gros écarts au classement général de cette édition. Ce parcours pour grosses cuisses, sur de grandes routes larges, devrait mettre en difficulté les purs grimpeurs.

Jeudi 10 juillet

6e étape
Bayeux – Vire Normandie (201 km)

Qui a dit que la Normandie était plate et ennuyeuse ? Pour cette sixième étape, les organisateurs se sont amusés à proposer un parcours de plus de 200 bornes sans un mètre de plat, avec des côtes incessantes et parfois dignes des classiques ardennaises. Sur ce parcours casse-pattes, les sprinteurs n’ont aucune chance et les baroudeurs devraient s’en donner à cœur joie. À Vire Normandie, un dernier raidard de quelques hectomètres départagera ceux qui n’ont pas réussi à se départager avant. Et si, sur une étape comme celle-ci, un petit groupe prenait un quart d’heure au peloton ?

Vendredi 11 juillet

7e étape
Saint-Malo – Mûr-de-Bretagne Guerlédan (194 km)

Et voici maintenant la Bretagne, qui a plus souvent offert les pentes de son arrière-pays que la Normandie dans l’histoire du Tour. C’est d’ailleurs un haut lieu de la Grande Boucle qui accueille l’arrivée de cette septième étape, la côte du Menez Hiez, à Mûr-de-Bretagne, faisant partie de la légende de l’épreuve. Vraiment difficile (2,2 km à 6,3%, premier kilomètre à plus de 10%), elle devrait à nouveau favoriser les puncheurs… et donner des idées aux favoris du général, surtout ceux qui ont perdu du temps à Caen deux jours plus tôt, et qui doivent déjà réagir.

Tout droit vers le Sud

De la Bretagne aux Pyrénées, le Tour réussit l’exploit de traverser la France en quatre étapes à peine (et quelques longs transferts). L’occasion de donner un peu la main aux sprinteurs… mais aussi de dessiner une très belle étape dans le Massif central pour le 14 juillet.

Samedi 12 juillet

8e étape
Saint-Méen-le-Grand – Laval (174 km)

Moins choyés qu’ils n’auraient pu l’être depuis le départ du Tour, au vu des régions traversées, les sprinteurs auront tous coché cette huitième étape, plate comme la main. À Laval, le sprint se fera au grand complet et devrait être royal entre les meilleurs sprinteurs du monde. Un cocktail qui, hélas, semble aussi propice aux chutes dans le final…

Dimanche 13 juillet

9e étape
Chinon – Châteauroux (170 km)

Les trois dernières arrivées du Tour à Châteauroux ont toutes souri à Mark Cavendish, le recordman des victoires d’étapes sur la Grande Boucle. Loin d’être un hasard, tant les routes du coin sont plates et propices aux sprinteurs comme le Britannique, désormais retraité. Deuxième sprint massif d’affilée à prévoir, donc, pour une revanche de la veille.

Lundi 14 juillet

10e étape
Ennezat – Le Mont-Doré Puy-de-Sancy (163 km)

Le peloton poursuit sa descente express plein sud et arrive désormais dans le Massif central : une seule étape y est prévue, mais elle est corsée, et placée sous le signe de la Fête nationale. Les difficultés s’enchaînent dès le départ d’Ennezat – côtes de Loubeyrat, de La Baraque, de Charade, de Berzet – pour le plus grand bonheur des baroudeurs, qui devraient tenter leur chance de loin. Mais le final mettra aussi à l’épreuve les favoris, avec l’enchaînement du col de la Croix-Saint-Robert (5,1 km à 6,3%) et de la montée finale du Puy de Sancy (3,3 km à 8%), parfait pour une bonne explication à la veille du jour de repos.

Mardi 15 juillet : repos

Mercredi 16 juillet

11e étape
Toulouse – Toulouse (154 km)

Encore une étape qui aurait pu être toute plate mais que les organisateurs ont décidé d’épicer pour semer le doute. Si les huit derniers kilomètres dans Toulouse sont plats, ils sont précédés de plusieurs petites bosses et notamment de la montée de Pech David, dont les passages à plus de 20% devraient mettre les sprinteurs au supplice. Il faudra être costaud pour participer à l’emballage final…

Menu varié pour les Pyrénées

Trois jours, trois ambiances différentes pour la traversée du premier grand massif de cette édition 2025. De quoi donner sa chance à tout le monde… et faire de très gros écarts au classement général.

Jeudi 17 juillet

12e étape
Auch – Hautacam (181 km)

La haute montagne débarque sur le Tour 2025 avec une première explication au sommet à Hautacam, seulement précédée du col du Soulor. Pas très grave, tant l’ascension finale est difficile : 13,6 km à 7,8% et des kilomètres entiers à plus de 10%, notamment dans sa deuxième partie. Si certains des candidats au podium final du Tour ont réussi à faire illusion depuis Lille, cette étape servira à faire tomber les masques.

Vendredi 18 juillet

13e étape
Loudenvielle – Peyragudes (11 km, contre-la-montre individuel)

Voilà un exercice peu commun sur le Tour de France : le contre-la-montre en côte. Onze bornes seulement, à peine trois de plat pour démarrer avant les 8 kilomètres à 7,9% qui mènent à la station de Peyragudes. Le dernier kilomètre est particulièrement redoutable, et l’exercice ne fait aucun cadeau : en dépit de la faible distance, les écarts peuvent être terribles à l’arrivée, même entre les meilleurs. Un jour de vérité pour tous les candidats à la victoire à Paris.

Samedi 19 juillet

14e étape
Pau – Luchon-Superbagnères (183 km)

La séquence pyrénéenne s’achève avec une très belle étape, typique de ce massif, qui enchaîne quatre cols sans aucune transition en plaine. Les trois premiers sont mythiques : d’abord le Tourmalet (19 km à 7,4%), puis Aspin (5 km à 7,6%) et Peyresourde (7,1 km à 7,8%) avant de rejoindre Luchon et de démarrer l’ascension finale vers Superbagnères. Cette montée d’un peu plus de douze bornes à 7,5% de moyenne est irrégulière, et donc propice aux attaques de grimpeurs. Sous la flamme rouge, les pentes à 10% devraient achever de départager les favoris.

Un géant sur la route des Alpes

Il y en a pour tous les goûts, cette année, au menu des traditionnelles étapes de transition entre les Pyrénées et les Alpes. Y compris un rendez-vous importantissime : celui du Mont Ventoux, pres-que toujours décisif dans l’histoire de la Grande Boucle.

Dimanche 20 juillet

15e étape
Muret – Carcassonne (169 km)

Au sortir des Pyrénées, l’organisation du Tour aurait pu faire un petit cadeau aux sprinteurs en leur offrant une étape sur mesure, récompense de leurs efforts en haute altitude. Las : bien cabossée, cette quinzième étape semble promise aux baroudeurs, qui devraient être nombreux à vouloir prendre l’échappée « matinale » au départ de Muret. Car pour ceux qui ne sont ni sprinteurs, ni grimpeurs, le rêve d’une victoire d’étape sur le Tour ne se joue que sur quelques rares journées. Comme celle-ci.

Lundi 21 juillet : repos

Mardi 22 juillet

16e étape
Montpellier – Mont Ventoux (172 km)

Vingt bornes d’ascension, des kilomètres entiers à plus de 10%, une dense forêt au pied puis un paysage lunaire à l’approche de l’antenne perchée tout là-haut… Parfois considérée comme la montée la plus difficile de France, le Mont Ventoux a écrit la légende de la Grande Boucle et constitue toujours un rendez-vous aussi attendu que redouté quand il est à son programme. Tous les favoris du Tour voudront remporter cette étape prestigieuse, ce qui promet une journée particulièrement spectaculaire… et décisive.

Mercredi 23 juillet

17e étape
Bollène – Valence (161 km)

Au lendemain du géant de Provence, le peloton achève sa transition vers les Alpes en mettant le cap plein nord, du Vaucluse à la Drôme. Mais à l’inverse de l’étape de Carcassonne, trois jours plus tôt, les organisateurs ont cette fois eu la main légère et ce sont les sprinteurs qui devraient tirer leur épingle du jeu à Valence. À moins, là encore, que le vent s’en mêle, ce qui pourrait exciter le peloton et créer des bordures dans la vallée du Rhône…

Explication aux sommets

Pour seulement deux jours, les Alpes se dressent devant les coureurs afin de décider de l’issue finale de cette édition 2025. Avant un dernier week-end plus tranquille et la traditionnelle arrivée sur les Champs-Élysées.

Jeudi 24 juillet

18e étape
Vif – Courchevel Col de la Loze (171 km)

Pourquoi s’infliger ça ? Voilà la question que se poseront probablement la plupart des coureurs au départ de cette première grande étape alpestre, magnifique et terrible. Mais pour les favoris du Tour, c’est au contraire le couteau entre les dents que seront gravies les trois grandes difficultés du jour : le col du Glandon (21,7 km à 5,1%) pour se mettre en jambes, le col de la Madeleine (19,2 km à 7,9%) pour essorer le peloton et la montée finale de la Loze (26,2 km à 6,5%) pour le feu d’artifice. Une ascension assez régulière mais interminable, ce qui, en cette fin de Tour, devrait largement suffire pour créer de gros écarts. Au sommet de la Loze, on connaîtra peut-être avec une quasi-certitude celui qui ramènera le maillot jaune à Paris sur les Champs-Élysées.

Vendredi 25 juillet

19e étape
Albertville – La Plagne (130 km)

Plus qu’une ! Le calvaire s’arrête bientôt pour le peloton du Tour, avec cette dernière étape dans les Alpes pour laisser s’expliquer les favoris. Court et intense, le parcours du jour enchaîne les difficultés – col des Saisies (13,7 km à 6,4%), col du Pré (12,6 km à 7,7%) et un morceau du Cormet de Roselend (5,9 km à 6,3%) – sur la route de La Plagne, où tout devrait se jouer. L’ascension finale (19,1 km à 7,2%), moins longue mais un peu plus pentue que celle de la veille, est le dernier terrain proposé aux premiers du classement général pour se départager avant les Champs-Élysées : attention les yeux !

Samedi 26 juillet

20e étape
Nantua – Pontarlier (185 km)

Entre les Alpes et Paris, il y a… le Jura. Si le tracé de cette avant-dernière étape n’est pas assez difficile pour permettre une nouvelle bagarre entre les cadors, il est en revanche trop salé pour les sprinteurs, qui auront de toute façon tous déjà les Champs-Élysées en tête. L’occasion est donc parfaite pour les baroudeurs, qui devraient profiter des longues montées du début d’étape pour se faire la malle, puis des petites bosses du final pour se départager. Belle « partie de manivelles » en perspective.

Dimanche 27 juillet

21e étape
Mantes-la-Ville – Paris (120 km)

Champagne, photos, sourires : le départ de la dernière étape de la Grande Boucle suit tous les ans un rituel solidement établi. Puis le peloton franchit le périphérique, remonte la Seine et entre sur les Champs-Élysées, et, sans même y penser, accélère franchement le rythme. Le sport reprend ses droits, et les sprinteurs mettent leurs ultimes forces dans la quête d’une victoire particulièrement prestigieuse en vue de l’Arc de triomphe. Quelques longueurs plus loin, le maillot jaune peut souffler : le Tour de France 2025 est à lui.

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