Travail précaire : deux fois plus que dans les années 1980

La précarité de l’emploi a profondément modifié le marché du travail. En réduisant les horizons de vie, en empêchant notamment les jeunes de s’insérer durablement dans la société, elle nourrit les inquiétudes et les tensions sociales. Ce constat est celui dressé par l’Observatoire des inégalités, qui a publié son rapport sur celles-ci le 3 juin. L’organisme indépendant compile chaque année des données statistiques permettant en effet d’évaluer le niveau d’inégalité en France dans différents domaines (revenus, éducation, emploi…) et entre les catégories de population (selon le genre, l’âge, les origines, etc.).

Parmi les nombreuses informations de cette édition 2025, celle concernant le nombre de travailleurs précaires (c’est-à-dire en CDD, en intérim ou en contrat d’apprentissage). Selon l’Observatoire, ils sont environ 3,8 millions, soit 16 % de la population salariée. Le travail précaire a ainsi été multiplié par deux en l’espace de quarante ans : il concernait 7,2 % des actifs dans les années 1980. Après une forte hausse du milieu des années 1980 au début 2000, la proportion de contrats précaires a stagné jusqu’en 2010/2012 pour repartir à la hausse jusqu’en 2017. Elle stagne depuis à ce niveau élevé.

Les jeunes en première ligne

Les premières catégories de population concernées par l’emploi précaire sont les jeunes et les actifs peu diplômés. Chez les moins de 25 ans le taux de précarité atteint 56 %. Conséquence en grande partie, selon l’analyse de l’Observatoire, de la hausse considérable des contrats d’apprentissage.

La précarité a augmenté chez les hommes comme chez les femmes, mais celles-ci restent plus souvent concernées (16,6 % contre 15,2 %). L’écart tend toutefois à diminuer.

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