Retraites : faire appel à la logique !
En quittant la première réunion sur les concertations retraite le 27 février, FO dénonçait une mascarade. Le gouvernement veut nous contraindre à n’avoir comme seule perspective que de reculer encore l’âge légal ou d’augmenter la durée de cotisation, pour se conformer aux prévisions de la Cour des comptes, lançait alors Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi et des retraites. Loin d’ouvrir la porte à un possible retour sur la réforme de 2023, (sur France Inter le 16 mars, François Bayrou s’est d’ailleurs prononcé contre un retour à l’âge légal à 62 ans), la lettre de cadrage du Premier ministre resserrait déjà l’étau. Elle demande aux syndicats de rétablir l’équilibre financier du système des retraites d’ici 2030, il y aurait donc 6,6 milliards d’euros à trouver selon la Cour des comptes. Son rapport estime encore que le déficit pourrait atteindre 15 milliards d’euros en 2035, et 30 milliards d’euros en 2045. La réforme injuste de 2023 ne suffirait donc pas : Après 2040, les effets du recul de l’âge d’ouverture des droits à 64 ans se réduiront avec le temps, note-t-elle.
Agir sur l’emploi des seniors et l’égalité salariale
Pour FO, ce déficit, tout relatif, est qui plus est à mettre en perspective avec le montant colossal des aides publiques (173 milliards d’euros), dont les exonérations accordées aux entreprises et qu’il faudrait conditionner. Mais pointant sans le dire la conditionnalité des aides comme un danger pour la compétitivité des entreprises, à laquelle il demande aux syndicats d’être attentifs, François Bayrou a fermé la porte à cette option. Si ce carcan a conduit FO à quitter la table des concertations, la confédération continue d’œuvrer pour que soit amélioré, entre autres, le taux d’emploi des seniors, ce qui doperait le volume des cotisations et donc les recettes apportées à la Sécu. Le 4 mars, FO a demandé au Premier ministre de rouvrir une négociation interprofessionnelle autour des fins de carrière et de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Un dernier levier qui pleinement actionné apporterait, en termes de cotisations, une recette supplémentaire de plus de 6 milliards d’euros par an à la Sécu…