Reconversions professionnelles : les négociations express engagées

Le 20 mai, syndicats et patronat ont officiellement lancé une nouvelle négociation sur les reconversions professionnelles, le gouvernement souhaitant simplifier les dispositifs existants. Ils se donnent à peine un mois pour tenter de trouver un accord. Après deux réunions de diagnostic et de propositions (les 26 et 28 mai), le patronat doit soumettre un projet de texte le 2 juin. Suivront deux séances de négociations, celle du 16 juin étant conclusive. Ce calendrier serré est dicté par l’exécutif. À cette date, le projet de loi transposant les ANI de 2024 (sur l’emploi des salariés expérimentés et sur le dialogue social) sera à l’Assemblée nationale. Et le gouvernement veut y inclure un amendement sur les reconversions en cas d’ANI. Nous avons une opportunité législative qui n’est pas près de se représenter avant au moins deux ans, au vu de la composition de l’Assemblée, des prochaines discussions budgétaires et des élections , estime Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi et des retraites.

Le négociateur veut croire en un accord assez rapide, si le patronat ne met pas de bâtons dans les roues. On a déjà beaucoup travaillé sur les reconversions, lors des discussions sur le Pacte de la vie au travail et lors de l’accord avec l’U2P en 2024. Et les organisations syndicales sont plutôt alignées dans leurs positions. Tout dépendra donc de l’attitude du patronat, qui pour l’heure affiche juste sa volonté d’améliorer le lien entre transitions, reconversions et emploi.

Pas question de toucher au contrat de travail

Pour FO, l’enjeu est d’aider à anticiper les reconversions, en particulier pour les seniors. Elle veut aussi y inclure les salariés ayant un métier pénible. Le 20 mai, la confédération a néanmoins fixé ses lignes rouges. Pas question qu’il y ait une rupture du contrat du travail quand un salarié part se former, même en cas de fusion des dispositifs , prévient Michel Beaugas. Cette rupture était souhaitée par le Medef et c’est ce qui avait fait échouer les négociations sur le Pacte de la vie au travail. Sur le plan de la gouvernance (que le ministère du Travail veut revoir), FO tient aussi à conserver le paritarisme des AT Pro, ces associations qui gèrent les transitions professionnelles en région.

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