Où habitent les gens pauvres en France ?

La pauvreté en France est diversement présente selon les régions. Sans surprise, elle touche en premier les territoires ultramarins : à la Réunion, le taux de pauvreté de la population était de 36,1% en 2021 selon l’Insee. Et de 26,8% en Martinique. Suivent les Hauts-de-France (18 %), l’Occitanie (17,5%) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (17,4%). La région Île-de-France, pourtant locomotive économique, arrive juste derrière : 16,1% de Franciliens vivaient sous le seuil de pauvreté en 2021. Sur le plan géographique, les villes et les banlieues, qui proposent plus d’emplois mais aussi plus de logements sociaux, concentrent une forte pauvreté : plus de 60% des personnes pauvres habitent dans des pôles urbains regroupant 10000 emplois. D’après l’Insee, le taux de pauvreté est plus faible dans les milieux ruraux (14,9% en 2021). Reste que leurs habitants y sont confrontés au manque d’accès aux soins et aux services publics, pointait le Baromètre de la pauvreté et de la précarité (Secours populaire) de 2024.

 

La plaie du mal-logement

C ôté logement, la réalité de la pauvreté c’est d’abord 4 millions de mal-logés, selon le rapport 2024 de la Fondation pour le logement des défavorisés. Ce chiffre inclut 330 000 personnes sans domicile et vivant à la rue, en hôtel social ou en centre d’hébergement, et 643 000 personnes contraintes de vivre chez un tiers. Il comprend aussi 1 128 000 individus habitant un logement surpeuplé et 100 000 occupants d’un logement de fortune (camping, cabane, etc.). Enfin, 1,8 million de citoyens vivent dans un logement inconfortable (soumis à l’absence d’eau courante, de WC intérieurs ou de coin cuisine, équipé d’un chauffage défaillant ou protégé par une façade très dégradée, un de ces critères n’excluant malheureusement pas les autres).

Pour la fondation, la persistance d’un tel niveau de mal-logement est d’autant plus problématique que notre pays est parmi les plus riches au monde. Et la situation risque de ne pas s’arranger puisque des données, communiquées par les commissaires de justice en février 2025, rapportent une augmentation alarmante des expulsions (+ 87% entre 2023 et 2024).

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