Organisation du temps de travail : le refus d’une réforme chez le sucrier Cristal Union

La direction de la sucrerie Cristal Union a annoncé vouloir passer d’un rythme de travail de 6×2, soit six jours de travail et 2 jours de repos, à un système de 6×4. Une réforme prévue pour 2026 et à laquelle s’opposent les salariés. Ils l’ont signifié en effectuant des débrayages sur plusieurs sites. Le syndicat FO reste mobilisé. Si la direction générale n’entend pas cette revendication des salariés lors des négociations qui s’ouvriront en début d’année prochaine, d’autres actions de protestation seront envisagées souligne FO.

Sur les sites du sucrier Cristal Union, la rentrée a été marquée par des actions de grève. Il y a eu Pithiviers-le-Vieil le 9 septembre, puis Sillery trois jours plus tard et enfin Villette-sur-Aube le 17 septembre. À l’appel de FO, les salariés ont débrayé entre deux et trois heures pour montrer leur mécontentement. La cause de cette mobilisation : une nouvelle organisation du rythme de travail que la direction a annoncée en juillet dernier, qu’elle prévoit pour 2026 et que les salariés refusent en masse.

Actuellement, nous travaillons en 6×2, explique le délégué syndical central FO Ludovic Prud’homme. Autrement dit, on a deux jours en matinée, deux jours en après-midi, deux jours en nuit et deux jours de congé. La direction a annoncé vouloir passer au rythme de 6×4 dès 2027. Six jours travaillés, quatre jours de congés. Or, souligne le militant, cette mesure ne revêt aucun sens, ni pour les salariés ni au plan de l’activité de l’entreprise.

Pour les salariés, cela représente trop d’inconvénients. Et cela revient à nous imposer des congés en pleine campagne ! Ces jours de congés supplémentaires durant la période hivernale apparaissent peu intéressants aux yeux des salariés. En passant la durée hebdomadaire de travail de 42 heures à 32 heures les salariés de l’entreprise voient en effet leur nombre de jours de récupération inter-campagne diminuer. Personnellement, entre deux campagnes de récolte de cette année, j’ai eu 180 heures à récupérer durant le printemps. Ce que je n’aurais plus avec cette nouvelle organisation, explique le militant FO en poste sur le site de Sillery.

Pour FO : créer un rapport de force en amont des négociations

Entre l’annonce de la direction, en juillet, et les premières grèves en septembre, les militants FO ont œuvré à construire la mobilisation. En tant que délégué syndical central, je me suis rendu sur d’autres sites que le mien pour échanger avec les salariés, prendre la température sociale sur ces sites et recueillir l’avis des salariés sur cette mobilisation, relate Ludovic Prud’homme. L’initiative de la mobilisation est portée par FO, l’un des trois syndicats présents au sein de l’entreprise, les autres organisations estimant qu’il fallait attendre le début des négociations, début 2026, pour décider une possible mobilisation. Mais du côté des salariés, la plupart ont montré leur enthousiasme à l’idée d’exprimer leur opposition avant même le début des négociations, souligne le militant.

Pour FO, il était donc pertinent d’enclencher cette mobilisation en amont des premières réunions de négociations afin de créer un rapport de force. D’ailleurs, tous les métiers de l’entreprise étaient représentés parmi les salariés en grève, du cadre à l’ouvrier en passant par l’agent de maîtrise, souligne Ludovic Prud’homme. Ce qui semble logique car c’est bien l’ensemble des professions qui vont être impactées par cette nouvelle organisation.

Nous n’hésiterons pas à nous mobiliser à nouveau

Le rapport de force semble d’autant plus nécessaire que le militant craint un passage en force de la part de la direction générale pour faire passer sa nouvelle organisation. Lors des mobilisations, si plusieurs directeurs de sites sont venus échanger avec les salariés grévistes, la direction générale est restée silencieuse. Nous n’avons pas été sollicités pour expliquer notre démarche ou les raisons de notre mobilisation, déplore Ludovic Prud’homme.

Pour l’instant, salariés et militants attendent la prochaine date des négociations portant sur cette réforme. Si cela est nécessaire, nous n’hésiterons pas à nous mobiliser à nouveau dès le début de la première campagne sucrière 2026 afin d’avoir un maximum d’impact et de gêner la direction.

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