Les salariés de Saint-Gobain PAM mobilisés contre le pacte social de leur direction
Les salariés de Saint-Gobain PAM ont fait grève et manifesté sur leurs sites d’activité mardi 2 septembre. La direction a annoncé un pacte social consistant à prélever 7 millions d’euros sur les acquis sociaux des salariés. Une nouvelle mobilisation est annoncée.
Les salariés de Saint-Gobain PAM, fabricant de canalisations, ont manifesté en intersyndicale devant leur usine de Pont-à-Mousson, mardi 2 septembre. 90 % des travailleurs des usines de Pont-à-Mousson et Blénod se sont mis en grève et 40 % des salariés du siège
, résume Lionel Lagrue, délégué syndical central FO PAM.
La raison de leur colère : un pacte qualifié de social
par la direction (annoncé le 16 juillet), mais que FO PAM considère clairement comme antisocial
. La direction prévoit en effet de réaliser 7 millions d’euros d’économie sur les accords sociaux dont relèvent actuellement les salariés : diminution des primes d’ancienneté et de vacances, gel des augmentations de salaires sur plusieurs années, coupes dans les congés et les RTT, réduction des indemnités kilométriques pour les commerciaux, diminution de 25 % de l’allocation au CSE, moindre participation à la prévoyance…
Toujours aux travailleurs de faire des efforts
Nous travaillons dans un groupe qui fait de l’optimisation fiscale pour éviter de remplir les caisses publiques, un groupe qui réalise chaque année des résultats records, et c’est encore à nous que l’on demande de faire des efforts
, s’indigne Lionel Lagrue. L’objectif de ce nouveau pacte est de contribuer au financement du futur four à arc électrique, nécessaire à l’entreprise dans le cadre de la transition écologique. Mais 7 millions d’euros d’économies sur vingt ans cela représente presque la totalité du coût de cet investissement, remarque Lionel Lagrue. Alors que des aides publiques sont annoncées pour cette acquisition.
L’intersyndicale a été reçue par la direction du site le lendemain. Cette dernière a refusé de retirer son pacte. Elle propose simplement de discuter des concessions demandées aux 1800 salariés . Mais il s’agit toujours de prélever 7 millions sur nos droits, constate Lionel Lagrue. FO a donc claqué la porte de cette réunion.
Nous n’allons pas discuter de comment remplacer des choux par des carottes.
L’intersyndicale est ensuite montée à Paris à la rencontre de Benoit Bazin directeur général de Saint-Gobain, qui a indiqué que si les syndicats résistaient, l’acquisition du four serait remise en question, ainsi que l’avenir de l’entreprise. Mais l’avenir du site et la transition écologique sont la responsabilité du groupe, souligne Lionel Lagrue. Ce n’est pas à nous de payer par des sacrifices sur nos rémunérations et nos compléments de retraites acquis dans les accords de l’entreprise.
Une autre grève de 24 heures est annoncée le 10 septembre, avec un rassemblement devant le poste de garde principal de l’usine de Pont-à-Mousson.