Les Grecs en grève générale contre le démantèlement du droit du travail

Le pays a été paralysé par une journée de mobilisation début octobre, après que le gouvernement a annoncé son projet de rendre légale la journée de travail de treize heures.

La possibilité existait déjà, mais uniquement si un salarié cumulait au moins deux jobs auprès de deux employeurs différents. Si la nouvelle réforme du gouvernement grec vient à passer, n’importe quel travailleur pourrait se voir demander de travailler treize heures par jour pour un seul employeur, et ce, jusqu’à trente-sept jours par an. Le texte de loi, qui contient 88 articles, s’attaque également à la rémunération des heures supplémentaires.

Quinze ans après les premières attaques de la Troïka [la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international] sur les syndicats et les droits des travailleurs, les Grecs continuent à subir des attaques durables au nom de la flexibilisation du marché du travail, dénonce Branislav Rugani, secrétaire confédéral du secteur international de FO. En 2024, le gouvernement avait déjà instauré la semaine de travail de six jours en cas de forte demande dans un secteur économique – particulièrement celui du tourisme.

Une fausse liberté de choix

Face à cette nouvelle atteinte à leurs droits, les Grecs ont mené le 1er octobre un vaste mouvement de grève générale. Les fonctionnaires, enseignants et soignants ont cessé le travail et la plupart des transports étaient à l’arrêt pour protester contre ce projet digne du Moyen Âge, selon le slogan des syndicats présents. Cette mobilisation fait écho à celle du 18 septembre en France, mais aussi à celles qui ont eu lieu en Slovaquie, en Pologne… Partout, ce sont les mêmes mots d’ordre, contre l’austérité, pour nos droits et nos services publics, fait remarquer Branislav Rugani.

Le Premier ministre grec, pour sa part, se targue de donner une  liberté de choix aux employeurs comme aux salariés. Mais on n’a jamais le choix quand le salaire est tellement bas et l’emploi tellement difficile à trouver, rappelle le secrétaire confédéral, à l’unisson des syndicats grecs mobilisés. Malgré la remontée des indicateurs économiques du pays (+ 2,3 % de croissance en 2024), les travailleurs grecs restent à ce jour privés du fruit de leurs efforts.

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