Le Parisien : malgré les embauches promises, la direction joue la montre

Un accord prévoyait l’arrivée de dix-sept journalistes en CDI en compensation de quarante-six départs volontaires. En attendant ces embauches, les conditions de travail sont fortement dégradées.
Malgré trois journées de grève, un rassemblement au pied du siège du groupe et une grève des signatures tous les lundis depuis le 6 octobre, ni la direction du journal Le Parisien ni la présidence du groupe Les Échos-Le Parisien ne daignent donner des informations claires aux journalistes et aux salariés sur l’avenir du titre. On est reçus, mais on n’obtient aucune réponse satisfaisante à nos yeux
, déplore Gwenaël Bourdon, déléguée syndicale du Syndicat général des journalistes (SGJ-FO) au Parisien.
Les sources d’inquiétude et de mécontentement se sont multipliées ces derniers mois. Les rumeurs sur un possible rachat du titre par le groupe Bolloré ont suscité une vague d’opposition. D’autant plus que cette crainte survient alors que des suppressions de postes ont déjà fortement désorganisé la rédaction et dégradé les conditions de travail des salariés restants. Les départs volontaires ne sont pas toujours remplacés ou pas tout de suite, donc nécessairement la charge de travail augmente et la désorganisation pèse, différemment selon les services
, rapporte Gwenaël Bourdon. Les éditions locales sont particulièrement touchées.
Une rédaction désorganisée et précarisée
À l’origine, dix suppressions de postes étaient prévues dans les fonctions support, et vingt-neuf à la rédaction – sur la base de départs volontaires parmi les journalistes. Mais quand cette possibilité a été ouverte, quarante-six personnes au lieu de vingt-neuf se sont en fait portées candidates au départ. La rédaction a fait signer un avenant aux trois syndicats signataires de l’accord, dont le SGJ-FO ne faisait pas partie.
L’avenant permettait le départ des quarante-six personnes, moyennant dix-sept embauches par la suite.
Sauf que ces dix-sept embauches, qui selon le souhait de la rédaction devraient concerner des salariés précaires, pigistes ou en CDD, tardent à venir. La direction n’a pas non plus proposé de calendrier pour que les journalistes puissent s’organiser. Les collègues attendent des réponses, souligne Gwenaël Bourdon. Ils ont besoin de savoir dans quelles conditions ils vont travailler ces prochains mois, et si les salariés précaires seront embauchés.
Une nouvelle assemblée générale doit se tenir à la mi-octobre pour décider des suites à donner au mouvement.
