Groupama : après l’échec des NAO, le combat continue au niveau régional

La première réunion des NAO du groupe au niveau national s’est soldée par un échec. FO, comme d’autres organisations syndicales, a refusé la proposition de la direction jugée insuffisante. Nous revendiquons une augmentation salariale collective et significative
, indique le représentant de FO Groupama, Frédéric Le Greil. Désormais, c’est au niveau régional que les négociations continuent. Une première mobilisation est déjà décidée en Occitanie.
Au sein de Groupama, la négociation salariale est en quelque sorte à deux étages. Au sein du groupe, il y a en effet une négociation au niveau national menée dans le cadre de la Commission nationale de négociation sur les salaires. Celle-ci est commune à toutes les caisses et permet notamment d’établir un socle commun
, souligne le représentant national FO de Groupama, Frédéric Le Greil. Le 7 octobre se tenait la première réunion de cadrage des NAO, qui concernent près de 17 000 salariés. Il y a aussi un autre niveau de négociation, régional celui-là, soit dans chaque caisse. Ce niveau vient compléter ce qui a été décidé au niveau national.
. Nous avons une particularité au sein de Groupama
, souligne le militant. Cela s’explique notamment car les salariés de la partie mutualiste, donc qui travaillent au sein des caisses régionales, sont des ressortissants du régime agricole.
Toujours la revendication d’une mesure générale sur les salaires
Lors de la réunion de NAO du 7 octobre, la direction a présenté une proposition scandaleusement insuffisante : une augmentation de 300 € brut annuel pour les salaires inférieurs à 30 000 € brut, et aucune augmentation pour les autres, soit 77 % des salariés des caisses régionales (près de 13 000 salariés)
, s’indigne la FEC-FO. FO Groupama, 3e syndicat représentatif dans le groupe et 2e dans les caisses régionales, revendique une augmentation générale des salaires dans le groupe.
Après une dizaine d’années de disette quant aux augmentations collectives, on a pu, entre 2022 et 2024, retrouver une marge de négociation pour revaloriser l’ensemble des salariés du groupe, explique Frédéric Le Greil. Au sein de FO, nous voulons continuer sur cette dynamique collective, mais nous nous sommes heurtés au changement idéologique de la direction qui n’a proposé de revaloriser que 20 % des salariés.
Une décision d’autant peu compréhensible qu’en 2024, Groupama a approché le milliard d’euros en résultat net. Pour FO, Groupama a les moyens de proposer une réelle et ambitieuse revalorisation collective des salaires
, indique la FEC-FO. La direction n’a pas donné d’explications valables, restant dans le flou, il a été évoqué la baisse de l’inflation mais on se doute que l’absence d’augmentation collective sert à maîtriser les frais généraux dans une logique d’austérité
, souligne le représentant national de FO Groupama.
Vers des mobilisations au niveau régional
À la suite de cette première réunion du 7 octobre, FO dénonce l’absence de possibilité pour négocier la proposition de la direction. Nous refusons cet accord. Il nous a été demandé de signer un PV de désaccord et nous avons refusé, estimant que les règles du jeu concernant les NAO n’avaient pas été respectées
, explique Fréderic Le Greil. C’est donc un échec pour les négociations nationales.
Mais le combat pour les salaires continue, alors que s’ouvrent les négociations régionales dans chaque caisse de Groupama. Les équipes de FO iront chercher cette augmentation collective dans ces négociations. Bien évidemment, si avec les salariés il y a des mobilisations qui émergent, nous serons présents et nous soutiendrons le mouvement. Les équipes régionales de FO Groupama sont les mieux placées pour répondre aux besoins de leurs collègues.
Les salariés ont leur responsabilité dans ces mobilisations, rappelle le militant, le syndicat peut impulser ou accompagner une mobilisation, mais seuls les salariés peuvent faire en sorte que cette mobilisation soit réussie.
D’ailleurs, c’est à la suite d’une importante mobilisation, en 2022, que les salariés, avec les syndicats, avaient arraché la première augmentation générale dans le cadre des NAO. En se mobilisant, on peut peser sur ces réunions.
Au sein de la Caisse d’Occ, à Toulouse, une date a d’ores et déjà été retenue pour une première mobilisation dans le cadre de ces négociations. Ce sera le 17 novembre.
