Fermeture de la verrerie du Languedoc : les méthodes d’Owens-Illinois exaspèrent les syndicats.

Dans le cadre d’un PSE annoncé par l’antenne française du groupe américain Owens-Illinois, l’usine de Vergèze dans le Gard, autrement appelée Verrerie du Languedoc, va être fermée. Sur ce site qui fabrique des bouteilles de verre pour Perrier, l’intersyndicale, dont fait partie FO, dénonce les méthodes « choquantes » du verrier américain, lequel n’a pas hésité à fermer le site alors que les négociations du PSE, prévues jusqu’au 31 octobre, ne sont pas terminées.
Palettes brûlées, blocage des livraisons… Fin septembre, pendant une semaine, les syndicats de la Verrerie du Languedoc à Vergèze, dans le Gard, ont multiplié les actions pour défendre les emplois des 164 salariés de l’usine appartenant au groupe Owens-Illinois. L’intersyndicale, dont fait partie FO, est en colère contre la fermeture de l’usine, et un PSE au rabais. En avril dernier, le verrier américain a en effet annoncé la suppression de 320 emplois sur plusieurs sites en France, et la fermeture de l’usine de Vergèze, qui fabrique des bouteilles de verre pour Perrier, situé à côté.
Pour Zouber Amara, délégué FO du site de la Verrerie du Languedoc, la fermeture de l’usine est une aberration. Le militant rappelle que cette usine gagne de l’argent. L’an dernier, elle représentait 7 % des bénéfices français d’Owens-Illinois
. Aucun repreneur n’a toutefois été trouvé. En septembre, l’ouverture de négociations d’un PSE avec la proposition patronale « d’indemnités ridicules » a déclenché cette action intersyndicale, explique le délégué FO.
Négociation du PSE : un calendrier à respecter
Les actions syndicales ont porté. De treize mois, les indemnités de reclassement sont passées à seize mois pour les salariés ayant moins de vingt ans d’ancienneté, vingt-quatre mois au-delà. Une nécessité, car dans le Gard, il y a peu d’emplois. Il faut sécuriser au maximum le reclassement des salariés
précise Zouber Amara. Mais le blocage reste entier sur la prime d’ancienneté, Owens-Illinois refusant le montant demandé par les syndicats (25 000 euros par salarié, avec ajouté 1 000 euros par année d’ancienneté).
Après une réunion avec les syndicats le 9 octobre, la direction a fait fermer l’usine, officiellement pour des raisons de sécurité. Un argument non justifié pour l’intersyndicale. Owens-Illinois a également annoncé la fermeture du four du site de Vergèze pour la mi-octobre. Les négociations du PSE ne sont pourtant pas terminées, l’accord de méthode prévoyant encore deux réunions d’ici le 31 octobre. C’est une situation choquante. Par respect des salariés et du droit français, Owens-Illinois doit respecter le calendrier !
s’indigne Zouber Amara. Les services du ministère du Travail devaient envoyer un courrier appelant le groupe américain à respecter les délais de négociations prévus.
