Conduite par FO, la première grève sur le site Qualipac dans l’Aisne mène à la victoire

Sur le site Qualipac de Château-Thierry, FO a mené le premier débrayage de l‘histoire de l’usine et arraché une augmentation des salaires après l’échec des NAO. Une étape importante pour le syndicat qui vient de fêter ses deux ans.

C’est du jamais vu à l’usine Qualipac de Château-Thierry (Aisne). Pour la première fois de l’histoire du site du groupe Pochet, spécialisé dans le packaging des parfums de luxe, la production a été mise à l’arrêt par la mobilisation des salariés. Ceux-ci ont débrayé le 17 janvier, dès 3h du matin, pour protester contre l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) et exiger des revalorisations salariales dignes. La direction nous a proposé en décembre 0,4 % puis 0,7 % d’augmentation (générale sur la grille de salaire, Ndlr), rapporte Thibault Defamie, délégué FO au sein de l’usine. Des miettes alors que le groupe affiche des résultats historiques et que l’inflation atteint les 2 %.

Face à la seconde proposition de la direction, les délégués FO sont allés interroger l’ensemble des 148 salariés de l’usine. Nous avions deux questions simples, explique le militant. D’abord, êtes-vous d’accord avec la proposition de 0,7 % d’augmentation ? Et si non, êtes-vous d’accord pour un débrayage ? Si on ne compte pas les cadres, 92 % des salariés étaient favorables à une mobilisation.

Après deux jours de débrayage, avec un taux de grévistes à plus de 90 % parmi les salariés, hors cadres, la direction a fini par plier. Elle propose alors une mesure collective de 1,2 %, près du triple que ce que l’on nous proposait initialement, souligne Thibault Defamie. Lors d’une ultime réunion, le 22 janvier, le délégué syndical arrache également une prime PPV (ex-prime Macron) de 300 euros, versée en deux fois sur l’année 2025. Nous avons aussi obtenu qu’une enquête soit menée par la direction pour faire un état des lieux sur les pratiques de rémunération sur l’ensemble des sites du groupe, car il semblerait qu’à Château-Thierry, où la présence de FO est la plus récente, nous soyons à la traîne.

Une mobilisation estampillée FO

Au sein de l’usine Qualipac, le syndicat FO vient seulement de fêter ses deux ans. Nous avons créé le syndicat justement parce qu’il y avait un ras-le-bol sur nos conditions salariales, explique le militant. En portant l’ensemble des salariés mais aussi en fédérant l’intersyndicale, FO s’est révélée comme force de la mobilisation. Et cela se voit dans l’intérêt porté par les salariés à notre organisation syndicale. Alors que nous comptions 3 adhérents l’année dernière, j’ai déjà rempli 12 demandes d’adhésion depuis le début de l’année 2025, sourit Thibault Defamie.

Pour sa première mobilisation, le militant s’est notamment appuyé sur son expérience passée, lors des manifestations contre la réforme des retraites. Il a pu aussi compter sur l’union départementale FO de l’Aisne pour qui cela était logique en les accompagnant dans les démarches administratives et en leur prêtant du matériel. Lorsque je suis venu en soutien, le premier jour du débrayage, j’ai reçu des remerciements des salariés comme des autres organisations syndicales, sourit David Wlodarczyk, secrétaire général de l’UD. La présence de l’UD était importante, confirme Thibault Defamie. Par ailleurs, FO a œuvré aussi dans les autres sites du groupe, notamment celui de Chartes, pour mettre en place une cagnotte de soutien aux salariés en grève.

S’il s’agissait de la première mobilisation à Qualipac Château-Thierry, le combat de FO ne fait que commencer sur le site. Nous allons continuer à lutter pour les salaires, mais aussi les conditions de travail, souligne le militant, indiquant par ailleurs que les effectifs ont baissé de 50 salariés en dix ans sur le site. Lorsque l’on crée un rapport de force, la lutte fonctionne, appuie David Wlodarczyk. C’est ce qu’a montré ce premier débrayage. Et FO compte bien continuer à créer ce rapport de force pour défendre les salariés.

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