Commission nationale des missions locales FO – FO revendique des moyens pour les Missions Locales
Communiqué de la FNAS-FO
LES CONSEQUENCES DES BAISSES DE BUDGET ANNONCEES EN DEBut D’ANNEE ONT ETE IMMEDIATES.
La FNAS FO soutient tous les salariés qui se mobilisent pour résister et lutter contre la casse annoncée du réseau des Missions Locales. Elle déplore :
– 10 à 20 % de salariés en moins dans les Missions Locales en quelques mois !
Les CDD n’ont pas été renouvelés et les départs n’ont pas été remplacés.
Face à cela, l’activité n’a pas diminué et la charge de travail augmente chaque jour un peu plus pour les salariés qui restent. Résultat : perte de sens au travail, jusqu’à 12 % d’absentéisme, turn-over, démission…
FO dénonce cette violente dégradation des conditions de travail et alerte sur les risques encourus par les salariés.
– L’impact sur la qualité de l’accompagnement des publics
Pour compenser la baisse du nombre de salariés, la durée des entretiens est réduite.
Alors que les profils des publics accueillis sont de plus en plus complexes et fragilisés, les moyens des salariés des missions locales sont supprimés !
– Un effet d’aubaine pour les employeurs qui profitent aussi des difficultés engendrées par le désengagement financier de l’État et des Collectivités territoriales, pour faire passer des réductions ou des suppressions de droits pour les salariés :
➔ Proposer des avenants au contrat de travail pour baisser les garanties contractuelles
➔ Répondre à des appels à projets qui ne correspondent pas forcément aux besoins des publics mais uniquement au besoin financier de la structure
➔ Des restrictions budgétaires partout, quitte à désorganiser le bon fonctionnement des structures.
L’INTEGRATION FORCEE DES MISSIONS LOCALES DANS LA SUPERSTRUCTURE FRANCE TRAVAIL SE POURSUIT.
Avec l’application de la Loi Plein Emploi, le sentiment de perte de sens, de déshumanisation, de dépossession de l’outil de travail se renforce. Cette acculturation subie par les salariés engendre toujours plus de renoncement aux valeurs qui ont fondé les Missions Locales.
L’objectif assumé de la Loi Plein Emploi n’est que de servir les intérêts des entreprises (et particulièrement des plus grosses). Quid du service aux publics ?
Les méthodes sont automatisées, uniformisées. Un questionnaire automatisé et obligatoire doit être rempli, dans le seul but de nourrir l’Intelligence Artificielle qui procèdera ensuite à l’orientation désincarnée des personnes.
La FNAS FO déplore la mise au ban des salariés des missions locales sur l’utilisation de l’IA, qui n’ont été ni associés et encore moins formés.
L’harmonisation des modalités de sanction (suspension possible des indemnités, du RSA, des allocations de retour à l’emploi, de l’allocation contrat d’engagement jeunes), contre-productives pour l’insertion et la relation d’accompagnement, va mettre les publics davantage en difficultés et de surcroit faire porter la responsabilité sur les salariés des Missions Locales qui ne sont pas à l’origine de ces décisions.
Le contrat d’engagement jeune a servi de terrain d’expérimentation dés 2022. La FNAS FO a dénoncé dés le départ le détournement de l’accompagnement des publics vers une mise en activité forcée de 15H minimum par semaine. Aujourd’hui, le contrat d’engagement est étendu à toutes les personnes privées d’emploi, doublant au passage la contractualisation pour les jeunes (contrat d’engagement + contrat d’engagement jeune)
Les bases même du respect de la vie privée des personnes sont bafouées, puisqu’elles doivent étaler leurs « occupations » quotidiennes pour justifier de ces 15 heures hebdomadaires, jusqu’à partager leur suivi médical !
Au total, en France, 6 milliards d’heures d’activité à trouver !
(15 H d’activité hebdomadaire par bénéficiaire et par an)
La prochaine étape est le changement du système informatique prévu en 2026.
– Les missions locales n’auront plus la main sur les chiffres des missions locales, gommant ainsi les spécificités de leur accompagnement ;
– Les agents de France Travail auront accès aux données nationales alors que les salariés des Missions locales ne pourront utiliser que les données correspondant au périmètre d’intervention de leur structure ;
– Le nouveau système informatique intègre de l’intelligence artificielle, « de l’aide à la décision », qui au fur et à mesure où les données rentrées nourriront le système, influera sur les méthodes de travail, voire la philosophie même de l’accueil et de l’accompagnement ;
La FNAS FO s’inquiète des conséquences sur les emplois, en particulier les fonctions support et les fonctions d’encadrement, dont les moyens risquent d’être mutualisés avec France Travail Opérateur, et également sur le renforcement du contrôle du travail effectué, alors que le travail d’accompagnement global reste du relationnel, difficilement quantifiable.
Tout ce qui n’est pas quantifiable n’existerait pas ?
La Commission Nationale FO des Missions Locales invite les salariés à se réunir pour s’informer, discuter et décider des actions à mener, pour résister dans la situation actuelle.
DEFENSE DU SERVICE PUBLIC de l’EMPLOI
NON à la mise en concurrence des opérateurs
Pour l’abrogation de la Loi Plein Emploi
La Commission Nationale des Missions Locales FNAS-FO REVENDIQUE :
→ L’augmentation immédiate et significative des salaires, l’augmentation du point à 5,50 euros, le versement des 183 euros net pour tous, tout de suite
→ La garantie de l’accueil inconditionnel des jeunes sans contrepartie
→ Des financements pérennes, la fin des contrats pluriannuels d’objectifs (CPO), l’embauche des CDD en CDI, le maintien de tous les emplois
→ Les moyens à hauteur des besoins de l’accompagnement global des jeunes
→ Les moyens pour les projets d’insertion des jeunes : une allocation ferme sur laquelle les jeunes peuvent compter