Cinq ans après la pandémie : austérité et précarité, la triste réalité des salariés et du service public

Communiqué de la FEETS-FO

Il y a cinq ans, le 17 mars 2020, débutait en France le premier confinement face à la pandémie de Covid-19. Aux côtés des soignants, des milliers de travailleuses et travailleurs, du privé comme du public, ont continué à exercer leurs missions, exposés au virus, pour garantir à la population ses besoins vitaux.

Des travailleurs essentiels toujours invisibilisés et maltraités.

La crise Covid avait révélé à tous ceux qui ne les voyaient pas, l’existence de salariés indispensables comme ceux de la propreté ou de la sécurité, injustement invisibilisés.

Applaudis hier, ces travailleurs essentiels sont aujourd’hui retombés dans l’oubli général, ou pire, montrés du doigt. En pleine crise, le gouvernement avait promis que « rien ne serait jamais plus comme avant » et que leurs conditions d’emplois et de rémunération seraient revalorisées à la hauteur de leur utilité. Force est de constater que « tout est revenu comme avant » : les salaires restent dérisoires, souvent inférieurs au Smic, et la précarité n’a fait que s’accentuer.

La FEETS FO rappelle aussi que ces travailleurs essentiels font aujourd’hui les frais d’une loi immigration indigne, qui limite leurs droits sociaux et remet en cause leur avenir professionnel en France, alors qu’ils sont indispensables. La conséquence est simple : ces « métiers essentiels » sont en tension, et les effectifs manquent partout.

Des services publics encore et toujours boucs-émissaires des crises

Cinq ans après le début du confinement, la situation des services publics est tout aussi catastrophique.
Chaque crise, politique, économique, sociale, environnementale ou géopolitique est exploitée pour justifier des économies dans les services publics.

Confrontés à un budget d’austérité suite à la crise politique et aux dérapages des subventions publiques aux entreprises, les services publics font désormais les frais d’un trumpo-muskisme à la française qui appellent à détruire « à la hache » des services entiers comme l’Office Français de la Biodiversité au gré des opportunismes populistes.

Toute réduction des moyens des services publics augmente notre vulnérabilité aux crises, dont souffrent les plus précaires, de même que toute atteinte à notre modèle social, principal amortisseur de la crise Covid.

Cinq ans après la crise Covid, le gouvernement fait donc l’inverse des conclusions unanimes qui avaient été tirées et qui appelaient à renforcer partout notre capacité de « résilience », dépendante de la bonne santé de nos services publics et de la solidité des droits sociaux.

La FEETS FO revendique des mesures concrètes pour les travailleurs essentiels et les services publics

La FEETS FO exige des mesures réelles pour les métiers essentiels, que ce soit dans le secteur privé ou public. Les entreprises et les donneurs d’ordre doivent prendre leurs responsabilités et assurer la sortie de la précarité de ces salariés.

Elle dénonce également la politique d’austérité qui détruit les services publics et met en péril l’avenir de notre pays. Des recrutements massifs et des revalorisations salariales sont impératifs, en particulier dans les secteurs clés du ministère de la Transition écologique.

Cinq ans après le début de la crise Covid, la FEETS-FO ne peut tolérer que l’ensemble des travailleurs soit dogmatiquement mis à l’amende dès lors qu’ils sont placés en arrêt de maladie ordinaire. La maladie choisit sa cible, les travailleurs ne choisissent pas de tomber malades, mais le gouvernement Bayrou les a bien désignés comme cible pour boucler son budget 2025. Faisant au passage fi de toute considération de santé publique. La FEETS-FO exige le retrait de l’ensemble des dispositifs de jours de carence et de ponction sur salaires dans le privé et le public.

Enfin, en pleine crise géopolitique, il serait suicidaire socialement et politiquement de faire peser sur le budget des services publics ou de la sécurité sociale l’augmentation de celui de la défense.

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