NovAsco, ex-Ascométal, déjà en redressement judiciaire

Né du rachat il y a un an, par le fonds d’investissement Greybull, d’une partie des sites du groupe Ascométal, démantelé, l’aciériste NovAsco est déjà en redressement judiciaire. Sur le site de Custines, en Meurthe-et-Moselle, FO se bat pour mobiliser les pouvoirs publics, alors que la décision d’un éventuel repreneur est attendue le 25 septembre.

Un an après sa constitution par le fonds d’investissement britannique Greybull Capital sur la base du rachat d’une partie des sites du groupe Ascométal, en plein démantèlement, l’entreprise NovAsco a été placée en redressement judiciaire le 11 août. Pour les 740 salariés de l’entreprise, répartis entre l’aciérie d’Hagondange (Moselle) et ses trois sites d’usinage et de parachèvement, à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Étienne (Loire) et Leffrinckoucke (Nord), c’est l’inquiétude. De nouveau. C’est en effet la quatrième fois depuis 2014 que ces sites ex-Ascométal et spécialisés dans les aciers spéciaux, notamment pour l’industrie automobile, vivent une telle situation. Greybull n’aura pas tenu ses engagements de relancer l’activité et cela notamment par une diversification. Était évoquée une production d’acier destinée à la fabrication d’obus pour l’armement. L’État a cependant mis 85 millions d’euros dans cette opération de sauvetage. Mais l’engagement initial de Greybull, en 2024, d’investir 90 millions d’euros dans NovAsco s’est finalement limité à un investissement de 1,5 million déplore Frédéric Génicot, secrétaire du syndicat FO du site de Custines. L’État a fait son travail, mais l’argent public, on ne sait pas où il est parti. Il n’y eu aucun contrôle. L’État aurait dû exiger que Greybull investisse en contrepartie, ce qu’il n’a jamais fait tance le militant. Le projet d’investir dans la production « de lingots » d’acier n’aura jamais vu le jour. L’aciérie d’Hagondange est à l’arrêt, tout comme l’usine de Custines, où sont fabriquées les barres d’acier pour les moteurs thermiques pour l’automobile. A Custines, La moitié des clients sont partis. Les 57 salariés sont au chômage technique complet, et on est payé par les AGS depuis le placement en redressement judiciaire poursuit le militant.

Interpeller les pouvoirs publics

Depuis la rentrée, FO se mobilise pour interpeller les pouvoirs publics et les élus locaux sur le sort de NovAsco. Après le président du conseil départemental, les représentants FO accueillaient le 12 septembre la préfète de Meurthe-et-Moselle sur le site de Custines. Un rendez-vous intersyndical s’est aussi tenu début septembre avec des membres du cabinet du ministère de l’Industrie.

Le 4 septembre, deux offres de reprises ont été déposées. Le groupe ardennais Métal Blanc s’est porté acquéreur mais uniquement pour le site de Leffrinckoucke. Le groupe français Europlasma s’intéresse, lui, à tous les sites, hormis l’aciérie d’Hagondange. Nous risquons d’être vendus à la découpe, c’est malheureux pour les salariés. Le site d’Hagondange a été très mal géré, l’usine est en piteuse état, sans investissement depuis trente ans explique Frédéric Génicot. Le tribunal de commerce de Strasbourg statuera le 25 septembre sur le sort de l’entreprise. D’ici là, à Custines, le soutien apporté aux salariés est une priorité pour FO : On organise des réunions pour les tenir au courant des offres de reprise, des scénarios possibles. On essaye de rester positifs. Les salariés sont très soucieux de leur avenir. La plupart ont entre 57 ans et 59 ans et ont parfois 30 ans d’ancienneté. La période n’est pas facile à vivre pour eux indique le militant, qui se veut optimiste sur un repreneur, lequel devra présenter un projet industriel sérieux.

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