Fin de grève à Radio France : FO satisfaite des mesures prises, mais vigilante sur leur application
Après une semaine de grève sur les ondes de Radio France, un accord a finalement été trouvé le 31 août entre les syndicats et la direction, qui amende un projet de réforme, laquelle, contestée, était prévue dès cette rentrée. Les syndicats ont obtenu l’arrêt d’une grille unique sur les réseaux d’Ici (ex France Bleu), et un gel du nombre de missions dévolues à un seul technicien-réalisateur. FO salue le compromis trouvé, mais sera attentive au respect des engagements pris par la direction.
Victoire pour les syndicats de Radio France. Si les revendications n’ont pas toutes été satisfaites, la direction est revenue dans le dialogue social. Elle a bien entendu les salariés qui ont fait grève, et c’est une bonne nouvelle
estime Ronan Feunteun, secrétaire général de FO Radio France. La grève d’une semaine, démarrée le 25 août à l’appel d’une intersyndicale comptant FO, a forcé la direction à revenir sur une vaste réforme prévue cette rentrée.
Les syndicats dénonçaient entre autres un projet éditorial de programmation unique imposé dans les 44 stations locales d’Ici : Sur une heure d’antenne, il n’y aurait presque plus eu d’animation locale. Tout serait venu du national, avec des horaires imposés. C’était dangereux pour l’avenir des radios locales du service public. Et à terme pour l’emploi
a expliqué Guillaume Baldy, DSC FO de Radio- France.
Après cinq jours de négociations marathon, qui se sont achevées le dimanche 31 août, les syndicats ont levé la grève. Ils ont obtenu des avancées sur ce point. La direction a abandonné son projet de grille unique. L’accord y substitue « des structures de grilles types différenciées », que chaque station d’Ici pourra choisir et aménager en fonction de ses besoins locaux. Des réunions de travail seront programmées à cet effet dans chaque station, en présence d’un élu du CSE. La direction de Radio France s’engage à mettre en œuvre ces grilles – issues des réunions de travail – en janvier 2026.
Notre objectif premier, c’est que les salariés d’Ici retrouvent du sens au travail. C’est le cas, puisque les animateurs vont pouvoir garder leur autonomie et reprendre la main sur leur temps de parole
souligne Ronan Feunteun.
Si le militant se félicite de ce déblocage, il reste toutefois prudent. Ce n’est pas non plus un chèque en blanc. Si la direction ne tient pas ces engagements à la suite de à ces réunions, les organisations syndicales redéposeront un préavis de grève
prévient-il.
Recul sur la réforme des modes de production
Concernant la réforme des modes de production, autre élément de mécontentement qui avait motivé la grève, les syndicats ont obtenu en partie gain de cause. Sur FIP, la direction n’est pas revenue en arrière : pour cette saison, les animatrices n’auront plus de technicien en direct, et devront actionner elles-mêmes les playlists préparées à l’avance. Les syndicats ont toutefois obtenu qu’un bilan soit tiré de cette organisation au printemps 2026, qui sera présenté aux élus du CSE.
Motif de satisfaction pour FO en revanche : la direction a cédé sur sa volonté initiale d’étendre la polyvalence des techniciens de Radio France. Ainsi, les missions (sur qui seront confiées (sur la base du volontariat) à un seul technicien-chargé de réalisation, (au lieu du traditionnel binôme réalisateur et technicien par émission), resteront limitées à cinq par an, au lieu des huit projetées. Les délégués FO dénonçaient cette rationalisation des moyens humains, au détriment des conditions de travail et de la qualité des émissions.
En cette période d’incertitude sur le budget de l’audiovisuel pour 2026, les syndicats ont aussi obtenu le maintien des grilles d’hiver de cette année (hors changements pour résultats d’audience), quelle que soit la dotation financière pour Radio France pour 2026
précise l’accord.