A l’hôpital de Laval, mobilisation victorieuse contre un plan d’austérité
Après un mois de mobilisations intenses menées par une intersyndicale à laquelle participe FO, l’ARS des Pays de la Loire est revenue sur son plan d’attractivité et de soutenabilité des investissements
(Pasi). Celui-ci prévoyait plusieurs millions d’euros d’économies pour notamment des suppressions de postes.
Une mobilisation massive -près de 2 300 personnes y ont participé- et déterminante. Pour les militants FO du centre hospitalier de Laval, juin fut un mois intense au plan de l’action syndicale. Avec détermination, le syndicat, dans le cadre d’une intersyndicale, a bataillé contre le plan d’attractivité et de soutenabilité des investissements (Pasi) annoncé au début du mois et alors que l’hôpital fait face à des difficultés budgétaires importantes.
En déficit de 10 millions d’euros en 2024, l’établissement a été sommé de réaliser une économie annuelle de 15 millions d’euros. Une demande de l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire et sur fond d’une récente circulaire de François Bayrou venant aggraver encore l’austérité dans les hôpitaux.
Sous couvert de redressement financier, c’est plus de 50 postes qui sont menacés à court terme, et plus d’une centaine à moyen terme. Ce sont des soignants, des agents techniques, administratifs, des professionnels indispensables à la continuité des soins et au fonctionnement de l’hôpital public qui seraient ainsi sacrifiés. La direction affiche même des objectifs chiffrés : des suppressions de postes pour une économie représentant 3,45 millions d’euros, soit 62 soignants, et cela au seul bénéfice de ratios budgétaires, et donc au mépris de la mission de service public
, s’est alors indignée la fédération FO-SPS apportant son soutien aux agents mobilisés.
Des économies qui représentaient la suppression d’au moins 50 postes dès l’été 2025
souligne Maxime Lebigot, secrétaire général du syndicat FO de l’hôpital. Cela concernant aussi bien des postes de soignants que d’administratifs.
Pour les militants, dénonçant un plan d’austérité sans issue et un plan social déguisé
, il était hors de question d’accepter une telle suppression de moyens, et tout en devant faire mieux avec moins
dans les services.
Très rapidement, la mobilisation s’est donc organisée et le 17 juin, une assemblée générale des personnels a eu lieu, rassemblant plus de 400 participants. Une action visant à réfléchir aux modalité d’actions à venir.
Le ministre annonce la fin du Pasi
Et des actions, il y en a eu
, s’exclame Maxime Lebigot. Le 26 juin, nous avons organisé devant l’hôpital une veillée qui a réuni 200 personnes. Dont 50 agents qui ont dormi sur place. Le lendemain, nous avons empêché la tenue d’une réunion du conseil de surveillance durant laquelle le Pasi devait être discuté. Nous avons aussi occupé les bureaux de la direction pour exiger un rendez-vous avec le directeur de l’ARS.
Le 2 juillet, pour la première fois en quatre ans, le directeur de l’ARS est venu rencontrer l’intersyndicale à laquelle FO participe. À cette occasion, il nous a annoncé le gel des suppressions de postes et la fin du plan d’attractivité et de soutenabilité des investissements.
Une suppression qui a été confirmée, le 4 juillet, par le ministre de la Santé et de l’accès aux soins, Yannick Neuder, en visite au centre hospitalier de Laval quelques jours plus tard. Lors de sa visite, il a été accueilli par 350 manifestants, restant vigilants.
Cette annonce, c’est un grand soulagement déclare Maxime Lebigot. Cependant nous demeurons vigilants. Les mots précis de l’ARS furent « la suppression du Pasi sous sa forme actuelle ». Il est hors de question qu’ils nous imposent un autre plan d’austérité, différent dans la forme mais identique dans le fond.
Le militant a demandé une confirmation écrite au ministre Yannick Neuder, mais celui-ci a pour l’instant botté en touche
Quoi qu’il en soit, pour les militants, cet abandon annoncé du Pasi a le goût de la victoire. La mobilisation paie ! En cumulé, ce sont près de 2 300 personnes qui se sont mobilisées depuis le 10 juin
, précisait l’intersyndicale dans un communiqué le 2 juillet. Le combat (contre l’austérité, Ndlr) n’est pas fini, nous l’avons simplement commencé à Laval pour qu’il se diffuse partout !
, soulignent encore les organisations, dont FO, insistant toujours sur le fait que l’hôpital public a besoin de moyens, de bras et de lits
.