Dordogne : des guichets de gares sauvés grâce à FO
A la suite d’une mobilisation lancée notamment par FO Cheminots, la SNCF a renoncé début juillet à fermer ou réduire les horaires d’ouverture de plusieurs gares de Dordogne. Outre le maintien d’une présence humaine, cette victoire permet de sauver près d’une dizaine de postes.
En Dordogne, les guichetiers des gares ne seront pas remplacés par des machines. La SNCF, qui avait annoncé un programme de réduction de la présence humaine dans plusieurs dizaines de gares de la région Nouvelle Aquitaine, vient de renoncer à son plan pour le département de la Dordogne. Cela fait suite à un rassemblement organisé le 28 juin par FO devant la gare de Saint-Astier, et qui a réuni une soixantaine de personnes, élus, usagers et cheminots.
Lorsque nous avons reçu, le 3 juillet, les documents préparatoires au prochain CSE, notre département avait disparu de la liste des gares visées, les restrictions d’horaires ne sont plus d’actualité, nous avons fait reculer la direction
, se félicite Christian Gresser, secrétaire du syndicat FO cheminots de Dordogne.
Les représentants du personnel avaient découvert le 27 mars, en CSE, la volonté de la direction de réviser le schéma de distribution
, autrement dit de fermer des guichets ou de réduire leurs horaires d’ouverture. L’idée était de remplacer les agents par des bornes pour acheter les titres de transport, dans l’objectif de supprimer des postes
, décrypte le militant.
Pour justifier son plan, la SNCF s’était appuyée sur des tableaux présentant une baisse des recettes de ces guichets sur la période 2020-2025. Des chiffres manipulés et manipulables
pour Christian Gresser, qui pointe la prise en compte des années de Covid dans cette moyenne. Dans la région, plusieurs dizaines de gares étaient visées par ce schéma. En Dordogne, trois étaient menacées de fermeture, dont celle de Sarlat, et cinq voyaient leurs horaires d’ouverture réduits, comme à Bergerac.
Une présence humaine essentielle en gare
Le militant rappelle que la présence humaine en gare est essentielle. Les agents aident les personnes âgées à acheter un billet, d’autant plus dans un département rural où la fracture numérique est élevée. Ils sont également là pour guider les personnes désorientées, aider les personnes handicapées à franchir les voies lorsqu’un ascenseur tombe en panne, rechercher un bagage oublié… Trois jours avant le rassemblement du 28 juin, un train avait d’ailleurs pris feu sur le quai d’une gare. L’agent avait alerté les secours et transbordé les passagers vers un car
, poursuit le cheminot.
En Dordogne, FO Cheminots et un autre syndicat se sont lancés dans la bataille contre ce projet. De son côté, FO a fait circuler une pétition qui a recueilli plus de 700 signatures, envoyé un courrier à tous les maires des communes concernées et aux associations d’usagers, distribué un tract aux cheminots, participé à des réunions publiques en mairie…
Début juin, première victoire, un moratoire est tombé sur les trois fermetures de gare. Mais le 18 juin, nous avons appris en recevant les documents préparatoires au CSE du 10 juillet que les syndicats seraient consultés pour avis sur les réductions d’horaires d’ouverture. Le 20 juin, nous avons décidé de lancer un rassemblement, nous n’avions plus rien à perdre
, poursuit Christian Gresser.
Le syndicat FO, avec le soutien de l’union départementale, lance seul l’appel à manifester une semaine plus tard à Saint-Astier, un samedi matin. Plusieurs maires sont présents. Et c’est une deuxième victoire. La SNCF souhaitait réduire les horaires d’ouverture de moitié, passant de cinq jours à deux jours et demi d’ouverture par semaine. Nous avons sauvé à minima 10 postes sur le département
, se félicite le militant FO.
Clarisse Josselin