Hospitalière : FO a déposé un préavis de grève jusqu’au 30 juin
Afin de soutenir, et de couvrir, les acteurs locaux du versant hospitalier public dans la construction d’actions revendicatives, la FO-SPS a déposé un préavis de grève, courant du 7 mai au 30 juin. Pour la fédération, la crise de l’hôpital atteint son paroxysme et la réponse gouvernementale ne peut être la surdité dans l’austérité.
Il s’agit d’un préavis pour aider nos structures locales et faire avancer nos revendications nationales
, explique Grégory Leduc, trésorier général adjoint de la branche Santé de la fédération FO SPS. Ce préavis, du 7 mai au 30 juin, concerne les personnels médicaux et non médicaux, agents des établissements
du versant hospitalier public relevant de la Fédération détaille celle-ci dans son courrier de dépôt de préavis adressé au ministre de la Santé le 29 avril. L’objectif est ainsi de faciliter et couvrir les actions, dont les grèves, au niveau local alors que les luttes se multiplient dans les centres hospitaliers. Il y a des fusions d’établissements, dans d’autres, les directions modifient les rythmes de travail. Dans d’autres encore, ce sont des fermetures, complètes ou partielles, de services. Ainsi, des fermetures de services d’urgences la nuit
, énumère le militant. Selon les remontées de terrain que reçoit la fédération, ce préavis pourrait permettre une mobilisation de plus grande ampleur. Pourquoi ne pas faire une conférence avec ces bagarres
, évoque Grégory Leduc. Nous demeurons combatifs !
Circulaires Bayrou pour de nouvelles restrictions de moyens
La fédération pointe par ailleurs l’immobilisme total du dialogue social à l’échelon national dans le secteur de la Santé, avec, depuis un an particulièrement, des sujets de travail en attente, tout comme le sont les réponses aux revendications. Concernant la protection sociale complémentaire qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2026, nous avons aucune réunion prévue pour le moment. Rien non plus sur les avancées de carrière et le dégel du point d’indice. Et rien non plus sur le ratio de soignants patients, aucune discussion n’est prévue alors que la loi a été promulguée le 30 janvier. Et ce texte est porteur d’espoir pour les soignants : ils espèrent que cela améliore à terme la situation de l’hôpital public.
Pour la fédé, cet immobilisme renvoie à une instabilité politique forte. En quatre ans, nous avons eu pas moins de 7 ministres différents, souligne Grégory Leduc. Quant à l’actuel ministre, Yannick Neuder, il est partout mais… On reste dans la communication.
Pas de changement en revanche concernant l’attitude gouvernementale vis-à-vis des hôpitaux publics : ils sont toujours visés par des mesures de restrictions de moyens. Dernière initiative en date, le 23 avril, le Premier ministre, François Bayrou, a adressé un courrier aux directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS) leur demandant un suivi resserré
des dépenses d’achat et de personnels, notamment les dépenses d’intérim. On va encore davantage vers une dégradation du service public avec moins d’embauches et donc pas d’ouverture de lits supplémentaires
, s’insurge le militant. Il anticipe aussi des problèmes de recrutement pour cet été alors que les soignants seront en congés. On arrive au paroxysme de la crise de l’hôpital public et de notre système de santé global. Et le gouvernement y répond avec des injonctions à l’efficience. Mais on voit bien que cela ne fonctionne pas. C’est la même réponse depuis des dizaines d’années et rien ne s’améliore. L’efficience ne permet pas de pallier un manque de moyens criant.