La France connaît un effondrement des emplois peu qualifiés

Alors que le gouvernement s’est fixé comme objectif d’atteindre le plein-emploi en se focalisant sur la baisse du taux de chômage (lequel serait en hausse, à 7,6 % mi-2025, annonçait l’Insee le 18 mars), une étude du Conseil d’analyse économique (CAE), publiée début mars, propose plutôt d’améliorer l’insertion de certaines catégories de travailleurs sur le marché du travail.

Les auteurs ont analysé l’emploi et les heures travaillées sur cinquante-cinq ans en France, en Allemagne, au Royaume-Unis et aux États-Unis. Et ils constatent, spécifiquement en France, un effondrement du taux d’activité des personnes peu qualifiées. Le nombre total d’heures travaillées a ainsi baissé de 40 % en trente ans, ce qui se traduit par un éloignement accru de ces populations du marché du travail, chez les hommes comme chez les femmes.

Le financement des missions locales en baisse

Autre constat, les Français travaillent en moyenne 100 heures de moins par an que les Allemands ou les Britanniques, et 300 heures de moins que les Américains. Selon les auteurs, cet écart ne s’explique pas par le fait que les personnes en emploi travailleraient moins d’heures qu’ailleurs, mais uniquement par la faiblesse du taux d’emploi des jeunes et des seniors, à partir de 60 ans.

Ainsi, les 16-29 ans, une fois leurs études terminées, mettent plus de temps que leurs voisins européens à trouver un emploi. L’écart de taux d’emploi atteint 12 à 15 points en moins. La France connaît notamment une plus forte proportion de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Mais cela n’a pas empêché l’exécutif, dans la loi de finances 2025, de baisser de 5,8 % les financements pour les missions locales, structures dédiées à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.

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