2025 ou l’accélération de la chasse aux dépenses
Par la loi de finances (promulguée le 14 février) et par celle du financement de la Sécurité sociale (promulguée le 28 février), l’effort
sur les finances publiques a donc été acté pour 2025, à coups de 49.3 (comme en 2024). Et sur fond de scénario exceptionnel. Le précédent gouvernement, celui de Michel Barnier, est tombé en effet le 4 décembre 2024, censuré à l’Assemblée sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS, présenté en octobre 2024). Tous les travaux parlementaires, dont l’examen du projet de loi de finances (PLF), ont alors été stoppés. Cela a conduit au vote d’une loi spéciale, reconduisant le cadre budgétaire de 2024, en attendant l’adoption de nouveaux textes budgétaires, lesquels ont affiché la même philosophie que les précédents. Sur fond de croissance de plus en plus en berne, ils visent ainsi un déficit public ramené à 5,4 % du PIB, contre 6 % en 2024. Et avec toujours l’objectif d’un déficit à 3 % du PIB en 2029.
Et toujours pas de conditionnalité aux aides publiques…
A été acté pour cette année un abaissement des dépenses publiques de 32 milliards d’euros (dont une baisse de 23,5 milliards infligée à la sphère de l’État, cela induisant des baisses de crédits pour quasiment tous les secteurs ministériels, un gel des salaires des agents ou encore une baisse d’indemnisation de leurs arrêts maladie) et la perspective de recettes en hausse de 21 milliards. Mais en n’impliquant qu’à doses homéopathiques les plus riches ménages, ceux affichant plus de 250 000 euros annuels de revenus (pour une personne seule), et les entreprises ― celles aux bénéfices supérieurs à un milliard d’euros. Les ambitions sur les recettes ont été revues à la baisse par rapport au projet de loi initial
, constatait FO, notant que l’austérité revient par la fenêtre
. Et tandis que la Cour des comptes concédait qu’il y avait bien une une rupture [de recettes, NDLR] avec les baisses de prélèvements obligatoires mises en œuvre depuis 2018
, ce que n’a cessé de déplorer FO, les textes budgétaire pour 2025 n’ont acté aucune révolution en matière d’aides publiques (près de 200 milliards d’euros par an) et notamment d’allégement de cotisations accordés aux entreprises. Ainsi, de 4 milliards d’euros annoncés initialement, le coup de rabot appliqué aux exonérations de cotisations patronales (toujours accordées sans aucune conditionnalité, pointe FO) a finalement été limité à 1,6 milliard… Une goutte d’eau dans l’océan de ces allégements, près de 80 milliards d’euros par an, aggravant toujours plus le manque à gagner pour les comptes sociaux. Depuis ce printemps, le gouvernement a annoncé une baisse supplémentaire des dépenses de l’État, de 5 milliards d’euros, en 2025. Et une baisse supplémentaire de 1,7 milliard d’euros des dépenses de santé.