Fonction publique : statuts et effectifs toujours au banc des accusés
À l’évidence, l’exécutif – à la recherche d’économies supplémentaires sur les dépenses publiques pour 2026 – a toujours dans son collimateur la sphère publique et ses personnels. Par ses propos le 13 mai lors d’une interview télévisée, le président de la République a quant à lui fait monter un peu plus le mécontentement des agents publics. Il faudrait agir sur le non-renouvellement de fonctionnaires
en épargnant certains types de postes (enseignants, soignants, militaires…), indiquait Emmanuel Macron qui, évoquant les versants de la territoriale et de l’hospitalière, recommandait de continuer à moderniser ces fonctions publiques
.
Le chef de l’État est resté silencieux face à la préconisation de son interlocutrice (la très ultralibérale lobbyiste Agnès Verdier-Molinié) de remettre en cause le statut des trois millions d’agents de ces versants. Dès le lendemain, le ministère de la Fonction publique a dû sortir la lance à incendie, tentant d’éteindre la colère des agents. Il n’est pas envisagé à ce stade une réforme statutaire
, a-t-il déclaré.
Le refus de ces mornes perspectives
Le 14 mai, la confédération, relevant ce silence présidentiel sur le statut, notait que tout en refusant d’augmenter les impôts, il a confirmé un effort de redressement des comptes publics par le biais notamment des suppressions de postes
. Et FO de déplorer que la fonction publique soit toujours, aux yeux de l’exécutif, une variable d’ajustement budgétaire
. L’union interfédérale FOFonction publique, reçue le 19 mai par le ministre, Laurent Marcangeli, a pu le constater. Celui-ci a confirmé que dans le cadre de la loi de finances 2025 il n’aura aucune enveloppe pour augmenter la valeur du point d’indice
. Et le ministre laisse peu d’espoir
pour 2026 sur les salaires, même s’il assure, indique FO, qu’il demandera au Premier ministre une enveloppe budgétaire pluriannuelle pour améliorer la grille indiciaire des fonctionnaires
. Illustration de l’humeur des personnels, les huit organisations représentatives dans la fonction publique, dont FO, ont lancé une pétition contre une mesure discriminatoire
décidée cette année, la baisse de l’indemnisation (de 100% à 90%) des arrêts maladie ordinaires. En moins d’un mois, elle a reçu plus de 108 000 signatures se félicitent les syndicats.